Les Buttes du Jardin de Kerampéré

Un peu de technique jardinière ne peut pas faire de mal et voici donc une tentative modeste d’explication des buttes qui voient le jour semaine après semaine dans certaines parcelles du jardin : il s’agit d’un exemple parmi d’autres de permaculture. Mais tout d’abord quelques explications.

Qu’est-ce que la butte de permaculture ?

Sepp Holzer, un agriculteur autrichien, a popularisé le concept de culture sur buttes : les végétaux poussent sur un empilement de différentes couches de matériaux compostables en commençant par des bûches et des branches qui retiendront l’eau lors de leur décomposition. Puis, le concept s’est étendu et plusieurs types de culture sur buttes sont apparus.

Les trois types de culture sur buttes

Il existe trois principales façons de cultiver sur buttes :

La Hugelkultur  : une fosse peu profonde est creusée dans laquelle on installe des rondins de bois et des branchages puis des couches alternées de matière humides et sèches. On finalise avec de la terre et du paillage.
La planche surélevée : d’une hauteur totale de 15-20 cm, ce type de butte est composé de fumier composté posé directement sur le sol puis recouvert de tonte de gazon, de terre et de paillage.
La butte : d’une hauteur de 30 cm, elle est constituée simplement de terre prélevée dans les allées créées pour circuler entre les buttes.

Avantages de la butte de permaculture

La butte de culture va vous permettre d’installer votre potager n’importe où sur votre terrain.

Les avantages sont multiples :

• Aucun travail du sol.
• La surélévation de la butte favorise le réchauffement du sol.
• L’humidité est retenue par l’accumulation de bois à la base de la butte : il se décompose, sa porosité (capacité de rétention en eau) augmente et garde l’humidité comme une éponge.
• Directement exploitable : vous pourrez planter directement dessus.
• Surface de culture plus étendue : vous exploitez le dessus et même les versants de la butte.

Les buttes sandwich de Robert Moretz

Voici une autre « recette » de butte incluant du bois, confectionnée par un agronome français passionné, ardent défenseur de la nature : Robert Moretz. Conscient que le sol est vivant et qu’il faut alimenter et stimuler cette vie, Robert Moretz a conçu une butte autofertile qu’il a appelée « butte sandwich ». Elle contient, en effet, entre deux couches de terre, de quoi nourrir copieusement la vie du sol !

Schéma montrant la recette de base d’une butte sandwich selon les conseils de son concepteur, l’agronome français Robert Moretz. Source : lesdames.over-blog.com

Pour réaliser une «  butte sandwich », on creuse le sol sur environ 30 cm en récupérant la bonne terre végétale de surface pour une utilisation ultérieure. On range ensuite soigneusement dans ce trou des morceaux de branches et/ou lianes diverses de largeur inférieure à 7 cm (donc pas de gros troncs comme dans la Hugelkultur). On comble le maximum de trous d’air dans cette couche avec du bois broyé. Puis on recouvre avec un mélange de matières organiques vertes et sèches (foin, paille, feuilles, tonte…) sur une dizaine de centimètres, on tasse bien et on arrose copieusement. On met ensuite une couche de compost et/ou fumier par dessus sur environ 5 cm. Puis, on recouvre le tout avec la terre végétale extraite au début qui pourra accueillir, tout de suite après réalisation, vos plantations et semis ! Pour enrichir la recette, on peut saupoudrer entre les différentes couches, un peu de cendres de bois qui apportera notamment potassium, magnésium et phosphore !
Au final, une butte sandwich dépasse du sol d’environ 35 cm et même si elle s’affaisse peu à peu, elle dure généralement entre 3 et 5 ans (selon la taille de la butte et le bois utilisé). Sa composition riche a un « effet booster » sur les cultures, notamment la première année. On peut en profiter pour installer au départ des légumes gourmands comme les tomates, les courgettes, les courges, les aubergines, les poivrons, le maïs…

Et Quid de Kerampéré ?

À Kerampéré, disons que nous avons fait le choix de faire nos buttes en une sorte de mix entre la technique de la Hugelkultur et celle de Robert Moretz. Rendez-vous donc prochainement pour les semailles !