Du Chemin à la Rue de Kerampéré, il n’y a qu’un pas de quelques siècles ...

On l’a vu dans la dernière saison de cette séquence Souvenirs Souvenirs, au début du XX ème siècle, la rue de Kerampéré n’existait pas dans son tracé actuel ; il n’y avait qu’un chemin dit de Kervéguen et un chemin de Kerampéré situé un peu plus à l’est. Le Jardin de Kerampéré était niché au milieu de bois et de champs avec quelques fermes et maisons.

Lors du recensement de 1921 (on appelait alors cela « dénombrement »), il n’y avait alors à Kerampéré que neuf maisons comptant dix-huit foyers et soixante habitants. Quelques retraités, des ouvriers de la poudrerie de Moulin Blanc, une famille de cultivateurs et beaucoup de métiers en rapport avec la mer constituaient cette communauté de Kerampéré dont la quasi totalité étaient nés dans le Finistère à l’exception d’une habitante ayant vu le jour à Toulouse et un à Saint-Nazaire.

Mais d’où vient le nom de Kerampéré ? Dans l’excellent livre de Gérard Cissé « Rues de Brest de 1670 à 2000 » (éditions Ar Feunteun), on apprend que la rue a été officiellement désignée comme rue par délibération du conseil municipal de Saint-Marc le 12 juin 1926.

Gérard Cissé écrit : « Nous pouvons supposer que le nom de Kerampéré a été d’abord un lieu-dit. Il s’expliquerait comme suit : Ker/am/pere 🠖 Ker ar Per 🠖 Ker an Per : le hameau des poiriers. Ker a le sens de hameau, et Per vient du latin pira signifiant « poires ». Il peut aussi désigner la ferme de Péré, nom de famille.  »

En 1955, la ville de Brest continue à modeler le quartier et à l’adapter à la circulation automobile. Elle fait notamment l’acquisition d’un morceau de terrain pour aménager le tournant situé au niveau du 34, rue de Kerampéré, adresse du fameux manoir aujourd’hui « fantôme » et en piteux état, construit à la fin du XIXème siècle par la famille Boscals de Réals qui en était encore propriétaire lors de l’achat du morceau de terrain par la ville. La famille Boscals de Réals est une des dernières familles authentiques de la noblesse française datant d’avant l’Ancien Régime de 1790.

On reviendra ultérieurement plus longuement à la fois sur l’évolution de la rue de Kerampéré et sur ce manoir, son parc et ses différents propriétaires, qui sont après tout des voisins du Jardin de Kerampéré.

On trouvera dans cet article quelques documents :

1. Extrait du recensement de Saint-Marc en 1921 pour Kerampéré.
2. Délibération du Conseil muncipal de Brest le 15 mai 1955 pour l’aménagement d’un tournant au niveau du 34, rue de Kerampéré.