Ici bientôt des Patates Douces !

Ici bientôt des Patates Douces !

Cette année, le Jardin de Kerampéré innove avec un essai de plantation d’une parcelle de patates douces. Car la patate douce est cultivée dans les régions tropicales mais également en Bretagne où sa culture y est adaptée car elle n’aime pas le froid et le gulf stream lui permet d’avoir un climat tempéré.

La patate douce est une plante vigoureuse dont le feuillage très dense peut facilement occuper jusqu’à 1m². Sa végétation rampante rappelle celle du liseron. À juste titre car ils sont de la même famille : les convolvulacées… On consomme habituellement les racines qui, comme les pommes de terre, se tubérisent (grossissent) en fin de culture. Mais en les cultivant au potager, on peut également consommer le feuillage, qui se cuisine comme des épinards.

Origine

Avant de commencer à cultiver la patate douce, il faut avoir conscience qu’elle est originaire d’Amérique du sud, en zone tropicale. Elle est donc exigeante en chaleur, mais rassurez-vous, pas plus qu’une tomate. D’autre part, elle craint le moindre coup de gel, il faudra y penser en début de printemps et surtout en fin de saison, à l’automne. On ne trouve pas de graines de patate douce. Comme pour les pommes de terre, on doit planter des tubercules qui vont donner une plante qui à son tour produira de nouveaux tubercules.

Mise en place des plants

Au cours de la deuxième quinzaine de mai, l’espacement idéal étant de 70 cm entre les rangs et 30 cm dans le rang, soit environ 5 plants par m². À cette densité, on peut espérer des rendements de l’ordre de 2 kg/m². Un buttage des pieds est effectué dès que les tiges sont assez longues.

Paillage

Le paillage favorise la vie du sol, ça économise énormément d’eau, ça limite fortement les adventices (mauvaises herbes)… Le seul inconvénient dans le cas de la patate douce : ça offre un abris aux campagnols (rats taupiers) qui en sont très friands. Biner régulièrement tant que la patate n’est pas installée. Elle craint la concurrence des adventices lorsqu’elle est jeune.

Amendement

La patate douce n’est pas plus gourmande que la pomme de terre. Elle est même très peu exigeante tant qu’elle n’est pas “adulte” (à partir de juillet/août). Attention aux fertilisations trop riches en azote (en gros tout ce qui est d’origine animale, et surtout les fumiers de volailles) qui vont favoriser le développement du feuillage au détriment des tubercules. Préférer du compost végétal, mieux équilibré.

Irrigation

Attention à ce point qui est très critique pour la réussite de cette culture ! La patate douce est exigeante en eau, et demande donc des irrigations :

• Dès la plantation pour une bonne reprise.
• En cours de culture pour un bon développement du feuillage. Il sera indispensable pour une production abondante de tubercules. Mais éviter un excès d’eau qui pourrait limiter la croissance des racines.
• A partir de septembre, commencer à diminuer les arrosages.
• A partir d’octobre, ne plus arroser : risque d’éclatement et de pourriture des tubercules. Veiller cependant à ne pas laisser trop sécher le sol. Ça rendrait la récolte plus difficile.


Maladies et ravageurs

Bonne nouvelle, la patate douce a très peu d’ennemis chez nous. Aucune maladie du feuillage ou des racines. Elle craint seulement les campagnols et les taupins.

Récolte

La récolte va intervenir très tard. La patate douce ne va donc commencer à produire son tubercule qu’en septembre. Il grossira en octobre, et l’idéal si le climat le permet est d’attendre jusque vers le 15 novembre pour récolter ! Pour faciliter la récolte, Ne pas hésiter à broyer le feuillage s’il est trop abondant. Puis procéder comme pour les pommes de terre, avec une bonne fourche ou une grelinette. Mais il faut être délicat pour les conserver, car leur peau est fragile.

Stockage

C’est un légume très difficile à bien conserver. Il y a un risque élevé de pourriture, notamment pour les racines cassées ou éraflées. Les conditions de conservation sont similaires à celles des courges, légèrement plus au frais : bien évidemment à l’abri du gel, entre 12 et 18°C, dans un local ventilé. Avant le stockage, il faut laisser les patates douces reposer une bonne semaine dans une pièce à vingt degrés et si possible ventilée pour que leur peau puisse durcir.

Bon, ben maintenant que vous avez skiff, il n’y a plus qu’à ….