Ces femmes jardinières et paysagistes célèbres aux travaux remarquables… mais pas assez remarqués

Ces femmes jardinières et paysagistes célèbres aux travaux remarquables… mais pas assez remarqués

Innovantes, créatives, engagées, mais aussi oubliées : les femmes ont eu un impact important sur le jardinage et le paysagisme d’aujourd’hui. Alors profitons de ce 8 mars pour en présenter quelques-unes parmi des millions d’autres anonymes.

Gertrude Jekyll, la peintre (1843 - 1932)

Cette paysagiste vouée initialement à la peinture trouva une autre forme d’expression artistique via les fleurs et plantes. Elle inventa une nouvelle forme d’architecture de jardins, fondée sur l’harmonie des couleurs, le travail des textures, senteurs et formes florales, et le recours au désordre végétal méthodique. Elle créa plus de 400 jardins, 2 000 plans paysagers, 14 livres et publia plus d’un millier d’articles. Son travail remarquable, qui influença la mouvance des jardins « au naturel », lui valut la médaille Victoria de l’honneur décernée par la Royal Horticultural Society.

Ellen Willmott, la rebelle (1858 - 1934)

Jardinière britannique, elle fut avec Gertrude Jekyll l’une des deux seules femmes décorées de la médaille Victoria de l’honneur en 1897. Experte des jonquilles, des iris et des roses, elle cultiva plus de 100 000 espèces de plantes. Elle conçut le jardin du cottage d’Anne Hathaway, épouse de William Shakespeare, en intégrant les fleurs qui apparaissent dans les œuvres du poète. Sa vie fut secouée par des événements tragiques, la laissant criblée de dettes et de chagrin, et son habitude de pénétrer les cercles professionnels réservés aux hommes a déclenché des médisances qui ont terni sa réputation. Aujourd’hui, plus de 60 plantes portent son nom.

Ethel Earley Clark, la militante (1899 - 1976)

Ethel Earley Clark a été la première Présidente et seule femme fondatrice des Negro Garden Clubs de Virginie, un mouvement militant emblématique de l’histoire des Afro-Américains. En pleine ségrégation, il rassemblait les jardiniers de la communauté Noire afin de prendre en main l’embellissement de ses quartiers, négligés intentionnellement par les autorités. Ethel Clark a ainsi impulsé la création de jardins ornementaux et potagers pour faciliter l’accès à la nourriture et permettre aux minorités de s’engager civiquement et politiquement pour améliorer leurs conditions de vie.

Beth Chatto, l’avant-gardiste (1923 - 2018)

Beth Chatto était une paysagiste anglaise célèbre pour ses jardins naturels et innovants, sur des sols considérés comme problématiques. Son approche écologique et durable s’appuie sur son crédo « la bonne plante au bon endroit », permettant de créer des jardins dans des lieux pauvres en eau ou sur des sols peu fertiles. Elle a partagé son expertise lors de conférences dans le monde entier et dans de nombreux livres de jardinage, contribuant ainsi au développement de l’approche écologique dans la conception d’espaces verts.

Wangari Maathai, l’écoféministe (1940 - 2011)

À l’instar d’Ethel Earley Clark, la Kényane Wangari Maathai est à l’origine d’une des premières initiatives écoféministes africaines via le paysagisme. Surnommée « la femme qui parle aux arbres », cette biologiste de formation a oeuvré sans relâche pour la préservation du paysage. Elle créa en 1977 le Green Belt Movement, une initiative de reboisement qui incita les femmes à planter plus de 47 millions d’arbres pour lutter contre la déforestation qui les obligeait à chercher des ressources de plus en plus loin. Elle fut la première femme africaine à recevoir, en 2004, le prix Nobel de la paix.

Et tant d’Autres ...